Ensemble pour Cachan

Cachan au rythme de votre vie...

Vote du budget 2001
Intervention du Groupe
Y a t-il un pilote dans l'avion ?

D'après l'enregistrement

" Mesdames, Messieurs, Monsieur le Maire et chers collègues,

A entendre la longue présentation du budget comme en kinoparama par les adjoints, on voit bien le caractère quelque peu exceptionnel de cette séance qui suit de peu les élections municipales. Ce budget est celui d'une politique que nous n'approuvons pas et, sauf à refaire une campagne qui vient d'avoir lieu, je ne reviendrai pas sur l'ensemble détaillé des éléments qui viennent d'être ainsi évoqués. Mais à entendre les adjoints comme Bruno REMOND, je me demandais comment Cachan, notre ville, pouvait-elle manifester autant d’énergie, avoir autant d’atouts par la qualité des établissements qui y résident, par la multiple proximité de carrefours d’échange comme Rungis, Paris, Orly, être aussi bien desservie et au final avoir d'aussi peu de rayonnement ?

Yves Évariste en présentant les aspects du développement économique en faisant la confession en creux en disant "nous allons nous y atteler" !

Je me suis souvent posé cette question en rendant des visites à des amis élus de multiples communes, comparant leurs problèmes aux nôtres. Je suppose qu’il est arrivé à chacun d’entre vous, une fois éloigné de nos repères territoriaux habituels de regarder notre ville, laquelle est finalement redevenue le village qu’elle était à l’échelle de la banlieue actuelle, avec tendresse et même amour comme on regarde aussi la France avec recul lorsqu’on voyage à l’étranger.

 Avec amour et pour tout dire une certaine irritation !

Car, au delà des fausses réponses qu'on trouve dans le document budgétaire et qui chaque année nous sont servies de manière récurrente, le manque de terrain, l’insuffisance de l’assiette fiscale, la jeunesse de notre administration – j’en oublie certainement -, si la réponse est si difficile à identifier, c’est finalement qu’elle est simple : Cachan ne sait pas où elle va.

 Le budget qui nous est aujourd’hui proposé est à l’image de ce constat : il est presque parfait, mais il est sans âme.

Je dis presque parfait parce que je ne suis pas certain que la technique qui consiste à emprunter l'équivalent des subventions qui ne nous sont pas encore consenties pour les investissements ne constituent pas une façon détournée de retirer au Conseil municipal son pouvoir de décider de faire ou pas en cas de refus qu'elles soient accordées. Mais enfin, acceptons l'augure !  On emprunte 29 MF pour une dépense prévue de 14 MF. L'année précédente c'était déjà 29MF pour une dépense réelle de 14 MF. On verra si l'engagement est tenu en fin de parcours.

 Donc budget parfait techniquement, juridiquement, oui surtout juridiquement (!), parfait même sur le plan de la technique fiscale. Je crois même, je suis certain, d’avoir été le premier dans l’opposition, à la grande surprise de Monsieur ROUY, à avoir reconnu et même approuvé l’inflexion donnée en vue d’apurer progressivement la dette, qui reste malgré tout importante à un peu plus de 9000 francs par habitant, au moment même où le représentant de DNV qui a pourtant entre-temps rejoint la majorité plurielle continuait de s’en inquiéter avec gravité. Le Maire et Bruno REMOND qui n’est jamais avare d’un compliment allaient même jusqu’à lancer : « Pourquoi n’allez-vous pas jusqu’à le voter ? ».

 Mais c’est justement qu’entre l’acte budgétaire et l’acte politique, il y a un grand fossé.

 Individu, entreprise, pays ou ville : nul ne peut durablement survivre s’il ne s’appuie sur des valeurs et n’est animé par une certaine vision de notre avenir, une ambition à réaliser ou même un rêve à accomplir.

 Peu importe même qu’on parvienne pas exactement là où l’on voulait aller. A tout le moins on parcours ensemble le chemin. C’est cet horizon commun qui  permet de classer les aspirations, de choisir entre les projets, d’ordonner les priorités, d’engager efficacement l’action et de n’être ni freiné par les inévitables contradictions ni d’être submergé par le technicisme face aux  tout aussi inévitables difficultés.

 Tel est malheureusement depuis quelques années le cas de Cachan qui avance, bien sûr, le contraire serait grave, mais en se contentant de courir sur l’erre des projets anciens, en parant au plus pressé et en naviguant au mieux sans réelle ambition pour Cachan et donc sans véritable suite dans les idées.

 C'est dommage car Cachan est mieux prédisposée que d’autres à la donne actuelle dans laquelle la formation, la création et la communication jouent un rôle prépondérant. Et cependant j’ai le sentiment que nous ne saisissons pas pleinement nos chances.  C’est d'ailleurs d’une certaine façon ce que je retire de cette campagne électorale qui, pour bien des raisons, nous laisse sur notre fin: Cachan n’est pas une ville médiocre qui se réfugie  dans la facilité, Cachan est plutôt un territoire incertain.

 Incertain en raison de se finitude géographique, de son passé non digéré et surtout incertain car laissé orphelin d’une véritable ambition que pour l’instant on ne risque pas de retrouver dans la communauté d’agglomération qu’on lui désigne pourtant comme le berceau de son futur.

 Certes Cachan n’a pas que des atouts. Elle a quelques tares presque congénitales qu’elle traîne comme un boulet :

  • Le fait d’avoir conçu le centre-ville face au centre supposé, l’Hôtel de Ville, qui n’est le centre que la tête des élus mais pas de la population ;
  • Le fait d’avoir des enclaves qui avec près du tiers des 179 ha de la ville hache menu sa cohésion territoriale et sociale.

 Rien de tout cela ne serait fatal si la politique menée  en corrigeait les effets.

Or ce n'est pas le cas, au contraire.

 Ainsi, au fur et à mesure que la ZAC Desmoulins avance, on prend conscience qu’elle amplifiera le problème au lieu de l’atténuer, que son urbanisme vieillira mal, peut-être même plus vite que celui de la initiale ZAC. DNV a clamé pendant la campagne qu’elle rejoignait la gauche plurielle parce qu’une pause allait être marquée de manière à réorienter l’ensemble du projet. Cette réorientation, à défaut qu’elle soit une pause, est nécessaire. Plus le temps passe, moins elle sera efficace. J’ai cru comprendre qu’il n’y aura en définitive pas de réorientation, pas de remodelage du futur de cette ZAC mais une simple reprise technique de souffle. Il est vrai qu’on a bâti à toute allure. Je vous pose donc la question, Monsieur le Maire, car elle est déterminante pour l'équilibre budgétaire des futurs exercices.

 Le grand dessein nécessaire au remembrement du cœur de ville  et à l’unité de la cité avec ses différents quartiers : je ne le vois pas dans ce secteur.

 Pas plus que je ne vois, deuxième interrogation, une claire volonté de désenclaver et de viabiliser au sens moderne du terme le quartier Cousté pour réinstaller dans cette réserve foncière les activités qui manquent à la ville. Ces activités sont nécessaires non pas seulement pour apporter de la taxe professionnelle puisque celle-ci part à la communauté urbaine encore que la nature et la profusion des projets dits d’intérêt communautaire dépendent évidemment de l’apport de chacun même si cela n’est pas écrit du moins tant que cette communauté ne sera pas une véritable communauté territoriale. Elles sont aussi nécessaires pour empêcher Cachan de devenir une ville dortoir d’où fuient commerces et dynamisme dans la journée.

 Toute surface doit être protégée dans ce secteur. Or ce qui n’est pas le cas comme en témoigne la construction d’immeubles d’habitation à la place d’anciens entrepôts. Cette zone ne peut supporter la mixité habitat – activités telle qu'elle est actuellement organisée comme l’illustre malheureusement le premier centre et le Leclerc qui comprime cette zone au pied du Coteau et l’empêche de respirer. Tout projet de promenade, d’habitations ou d’infrastructures de service ne fera qu’amplifier les problèmes.

 On aurait pu transférer dans la ZAC une part des activités mais on voit qu’on construit sans que les activités suivent le même rythme. Le budget n'est qu'un instantané de votre politique. Quelle est-elle pour ce quartier ?

 Quant aux autres projets, entre la politique du coup par coup actuelle et les projets certes pharaoniques de votre prédécesseur, par exemple celui concernant la RN 20, une juste milieu s’impose mieux adapté aux besoins de l’urbanisme citoyen et territorial actuel.

 Nous n’allons pas refaire la campagne électorale. Elle vient d’avoir lieu et c’est à vous que les Cachanais ont confié pour six le soin de leur destin.

 Vous appliquez votre programme et d’une certaine façon c’est normal.

 D’ailleurs permettez-moi de féliciter votre administration pour le travail technique qu’elle a réalisé pour préparer ce budget, travail dont je néglige pas le fait, Monsieur le Maire, qu’il a été entrepris sous votre direction et a bénéficié de la compétence de Bruno REMOND.

 De fait, si notre groupe ne votera pas ce budget qui ne correspond pas à la politique que nous voulons pour Cachan car on ne vote pas sur la qualité technique du travail, nous voterons en revanche vos propositions en matière de taux.

 Je n’épilogue pas. Nous entrons dans une période économique plus troublée où l’on risque de compte plus souvent les moins que les plus par rapport aux prévisions et nous agréons totalement votre volonté de garantir un pacte de stabilité fiscale étale dans le temps. Nous nous y étions engagés nous-mêmes pendant la campagne électorale et je ne vois pas pourquoi nous vous suivrions pas sur ce terrain tant que les impôts n'augmentent pas ou plus. 

Certes, ils demeurent trop élevés. Nous regrettons par exemple que vous ne proposez pas d’aligner Cachan sur la grande majorité des communes du Val de Marne qui accordent une exonération de la taxe foncière pour les deux premières années. Sachant que la taxe d’habitation des logements neufs est sensiblement plus élevée que celle supportée par les logements plus anciens,  les nouveaux arrivants, notamment grâce aux programmes d'accession à la propriété, ont à réaliser des efforts difficiles, des efforts souvent trop difficiles.

 Avant de conclure, je voudrais dire qu'enfin nous avons bien noté votre souci d’adapter Cachan au souci du terrain et de la proximité.

 Noble intention si vous ne tombez pas dans les pièges que recouvrent ces termes brutalement venus à la mode après les Municipales où la réaction contre le partis institués a connu un comble, notamment à Cachan, réaction qui de certains cotés n’a rien pour moi de rassurant sur le partage citoyen de la démocratie car les partis sont nécessaires à l'idée de responsabilité.

 Quant à la proximité, le Maire doit écouter. Certes. Il doit être courtois avec chacun, dois-je ajouter y compris avec moi-même !

Le Maire, J-Y LEBOUILLONEC : C'est sous ce signe que j'ai placé cette séance. Je suppose que cela ne vous a pas échappé, Monsieur HERNU ?

Patrice HERNU

" C'est peut-être effectivement le début d'une nouvelle ère. J'en prends acte. Mais pour en revenir à l'idée de la proximité, quand les riverains refusent un terrain de street ball, faut-il qu’il s’exécute ? J’en suis moins certain. L’élu ne doit pas se priver de sa capacité anticipatrice, de décider la construction d’une salle de sports en dépit de l’hostilité de certains groupes de pression (Où en d'ailleurs est le projet du gymnase Paul Bert) ? 

Je crains fort que la proximité qu’on nous vante ne soit souvent qu’un habillage élégant du clientélisme électoral. Une façon de s’approprier tous les rouages associatifs et de service sous le prétexte qu’ils doivent être au plus près des citoyens ce qui n’est souvent qu’une façon de porter au plus près du citoyen l’expression politique du pouvoir, parfois même sous couvert d’apolitisme. Je ne vous citerai pas tous les noms de ces élus de proximité, de gauche comme de droite, que ce clientèle habile fait réélire malgré les casseroles – la fameuse prime à la casserole – ce qui pour ma part me fait plutôt douter de la santé de la démocratie. 

Je ne voudrais revenir sur l’usage qui a été fait des rouages de la ville pendant la campagne.  Je trouve cela anormal et j’ai d’ailleurs déposé plainte. J’ai été débouté par le Procureur ce qui ne m’empêche pas de continuer de penser que ces pratiques sont anormales.

 Cette conception de la proximité finit par éliminer du dialogue terminal avec la population toute opposition au nom de la nécessité du consensus.  Elle décourage les oppositions nécessaires comme à Valenton ou dans ces communes  où à force d’asphyxie les listes d’opposition doivent passer des annonces pour trouver des candidats ! Ce n'est à l'honneur de personne. Surtout elles habituent les équipes en place à l’idée que la ville leur appartient.

 Vous me direz : « Vous exagérez Monsieur HERNU: nous en sommes loin à Cachan. » 

Pas si sûr Monsieur le Maire. Le mal s’installe parfois par des détails qu’on accepte comme normaux alors qu’ils ne le sont pas. 

C'est le cas par exemple quand on utilise le logo de la Ville pour remercier les électeurs sur un panneau électoral. Détail insignifiant me direz vous. Je trouve qu’il en dit long sur le risque que court  Cachan.

Brouhaha divers... Approbation dans le public 

Toutefois, même sur ce point, en début de mandature, je suis prêt à vous faire crédit. 

A vous, pour les six ans à venir, de nous montrer Monsieur le Maire, notamment lorsque seront mis en place les conseils de quartier, que vous saurez nous éviter cette dérive.

Patrice HERNU

Ensemble pour Cachan

 

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